ESN : tous les moyens sont bons pour recruter, même les plus classiques

Tous les moyens sont bons pour recruter, même les plus classiques

La transformation numérique des entreprises booste la croissance des ESN dont les besoins de recrutement s’accentuent. En pleine guerre des talents, l’imagination est de mise pour attirer les profils maîtrisant les sujets SMAC’S (Social, Mobile, Analytique, Cloud, Sécurité).

La bonne santé du secteur du conseil, de l’édition de logiciels et des services se confirme. En 2018, il affichait une croissance de 4,1% contre 3,9% en 2017 (source Syntec Numérique). « Cette croissance est soutenue par les projets de transformation numérique, dont les projets liés aux SMAC’S[1] qui représentent 15,4% de tous les projets de transformation », commente Christophe Michel, manager du pôle ESN chez Monster. En matière de recrutement, dans un contexte de guerre des talents et de pénurie de profils maîtrisant les sujets SMAC’S, leurs besoins sont considérables.

Renouveler l’offre d’emploi grâce à la vidéo

Les ESN doivent donc faire preuve d’imagination pour les recruter, et s’intéresser à toutes les solutions, même les plus traditionnelles. Une étude Apec de juin 2019, sur les pratiques de veille et de recherche d’emploi des candidats, indique d’ailleurs que l’offre d’emploi, premier contact des candidats avec l’entreprise, est utilisée par 1 cadre sur 10. Mais pour attirer l’attention des pros des SMACS, des profils généralement jeunes, il faut offrir une cure de jouvence à ce grand classique qu’est l’annonce. Un des moyens est de s’appuyer sur le format favori des Gen Y et Z, la vidéo.

"Comment le numérique transforme les RH : les SMAC’S et leur impact sur les Ressources Humaines"

Savoir accueillir et laisser partir : de l’importance de l’onboarding comme de l’offboarding

Capter les candidats n’est qu’un des défis que doivent relever les ESN. Elles doivent aussi prévoir une intégration digne de ce nom, l’onboarding est donc un autre sujet adressé par les SMAC’S, comme la fidélisation et même l’offboarding, démarche qui consiste à réserver la meilleure porte de sortie au collaborateur désireux de découvrir d’autres horizons… tout en l’assurant qu’un retour est possible et bienvenu. « Les ESN ont compris que laisser partir un collaborateur a un impact positif sur leur marque employeur », constate Christophe Michel. Pour les RH traditionnellement attachés à retenir des talents si difficiles à trouver, ceci représente un véritable changement de posture.

Revenir à l’essentiel, l’humain

À l’ère de l’innovation technologique galopante faisant craindre un risque de déshumanisation du monde, qui touche aussi les processus de recrutement, les ESN cherchent à remettre de l’humain dans leurs approches. Elles ont fini par tirer, douloureusement, les leçons de décennies de pratiques ayant écorné leur image. L’intensification de la guerre des talents des six dernières années met la question de l’Humain au cœur de leurs réflexions. « Les ESN veulent des personnes qui savent travailler ensemble, pas seulement dotées de compétences techniques, c’est pourquoi le sujet des soft skills et la question des valeurs partagées prennent une telle importance », observe Christophe Michel. Autre signe de cette tendance, la place de la cooptation dans leurs dispositifs de recrutement, une cooptation souvent outillée grâce à des plateformes dédiées. Dans certains bassins d’emploi, ce mode de recrutement participatif représente 50% des embauches. Revenir à la base du recrutement, c’est-à-dire à la création d’une relation de confiance, c’est ce que des technologies qui visent à fluidifier les process et la communication doivent aussi permettre.

Sophie Girardeau

[1] SMAC’S pour Social, Mobile, Analytique, Cloud et Sécurité, les standards technologiques autour desquels s’articule la transformation numérique des entreprises.

Publié le 1er août 2019.