Les PhD, des profils dont l’entreprise a besoin pour innover

Les capacités d’analyse des jeunes docteurs (PhD), leur compréhension des systèmes sont une valeur ajoutée dans un contexte qui pousse les entreprises à innover.

Pour valider des normes de transport de matières dangereuses, ou de produits cosmétiques – des huiles essentielles par exemple –, un ingénieur effectue des tests de chute et de fuite de bidon. Le titulaire d’un doctorat (PhD), lui, remet en question le matériau, la forme du bidon, ses différents éléments, fait de la simulation numérique pour étudier sa fragilité…

Les docteurs (Phd), des profils moins techniques que les ingénieurs, mais capables de recul sur la technique

Les compétences des docteurs sont des ressources différentes de celles des ingénieurs. Moins techniques que ces derniers, ces Bac+8 sont capables de recul sur les besoins techniques ou scientifiques d'un projet. « Un docteur va plus loin dans l’analyse et la réflexion, il propose des pistes de recherche de solutions. Pour innover, on ne va pas directement à la solution, il faut aller sur des terrains encore inexplorés et ça, c’est une caractéristique des chercheurs », souligne Stéphanie Godier, PhD en sciences de l'univers, directrice générale de Recherche et Avenir, et chef de projet du dispositif RUE de Rapprochement Laboratoires-Entreprises. Les docteurs savent aussi proposer des méthodes inédites, des process nouveaux. La veille technique ou scientifique qu’ils mènent en permanence leur permet de savoir transférer des méthodes d'un domaine à l'autre.

Les docteurs ès Sciences humaines et sociales, un apport en RH, communication, marketing, innovation managériale

La capacité d’analyse des docteurs en Sciences humaines et sociales, leur grande connaissance de leur domaine sont une valeur ajoutée pour les entreprises qui savent les manager. « Ces candidats ont besoin d’un temps d’adaptation pour être bien connectés à la réalité de l’entreprise, mais l’organisation prête à les accompagner pendant leur intégration peut les positionner en RH, en communication, en marketing, sur des sujets d’innovation managériale », remarque notre interlocutrice. Les docteurs savent vérifier les informations, leurs sources, en extraire la valeur, les intégrer dans leurs analyses. « Dans un monde où la donnée est omniprésente, c’est une ressource très intéressante », ajoute-t-elle.

Une place différente dans l’organisation selon le type de structure

Les startups, les PME, les ETI, les grands groupes peuvent gagner à intégrer de jeunes docteurs. Leurs idées nouvelles plaisent aux jeunes pousses, ils s’intègrent naturellement en R&D dans les grands groupes et, au sein des ETI et des PME, peuvent se positionner à l’interface de la R&D et du marketing ou du management. « Ils peuvent aussi occuper des postes en organisation car ce sont des profils qui comprennent bien les systèmes », explique Stéphanie Godier. Les jeunes docteurs et les entreprises ont chacun un bout de chemin à faire pour se rencontrer et se comprendre. Les premiers doivent sortir de leur schéma académique, les secondes doivent aider à s'intégrer ces profils qui sont fidèles à leur employeur.

Sophie Girardeau