Les soft skills, des critères pour se projeter avec un candidat

Monster organisait fin 2018 un webinaire sur les soft skills, ces compétences non techniques à repérer chez un candidat. Aperçu des échanges.
Dans un monde volatile, incertain, complexe et ambigu, où les métiers se transforment ou disparaissent, où les hard skills se périment rapidement, les soft skills deviennent des repères rassurants pour les recruteurs, même si elles sont difficilement quantifiables et mesurables. Avec elles, les employeurs cherchent de la prédictibilité dans leurs recrutements.
Soft skills : des qualités utiles dans un contexte de transformation
Comme les entreprises ignorent ce que seront les métiers de demain — entre 2015 et 2020 en effet, 35% des compétences de base sont amenées à changer (source World Economic Forum, The Future of Jobs Report) —, elles ont intérêt à recruter des personnes ayant par exemple des qualités intrinsèques de communication, et capables de faire la synthèse de nombreux changements, de s’adapter, d’apprendre.
La curiosité, l’intérêt pour les sujets nouveaux, l’esprit critique dans un monde où il faut trier les informations sont d’autres soft skills très recherchées.
Les soft skills, des compétences et savoir-être pris en compte dans les démarches RH
Plus de 37% des professionnels RH interrogés dans le cadre de l’étude réalisée par Monster de mi-septembre à fin novembre 2018 déclarent avoir identifié et reconnu les soft skills les plus importantes dans toutes leurs démarches RH ; plus de 45% disent en tenir en compte sans formalisation particulière.
Cette prise en compte grandissante des soft skills dans les démarches RH répond aussi à des attentes nouvelles des candidats d’être valorisés pour ce qu’ils sont d’un point de vue humain et pas uniquement pour ce qu’ils savent faire.
Le groupe d’ingénierie industrielle Abylsen, par exemple, a intégré le dispositif Action Day au sein de son process de recrutement. Il consiste à accueillir un candidat pendant une journée pour le plonger au quotidien dans la relation et l’échange avec l’équipe qu’il serait amené à rejoindre.
Ce dispositif permet de déceler les soft skills intéressantes à étudier en situation concrète. Des formations et du coaching sont aussi proposés aux collaborateurs pour booster leur carrière grâce au développement de leurs compétences comportementales. Devoteam met en place des programmes dédiés aux développement des soft skills pour les jeunes diplômés, car ce sont elles qui permettent d’évoluer vers du management ou vers d’autres métiers.
La société de conseil en management et en technologies de l’information s’appuie également sur des dispositifs de micro Learning gamifié.
Soft skills du candidat et culture de l’entreprise, une cohérence nécessaire
S’intéresser de près aux soft skills d’un candidat est un moyen de s’assurer que son comportement et sa personnalité correspondent à la culture de l’entreprise et qu’il pourra ainsi s’intégrer durablement dans la structure. La cohérence entre les deux ouvre la possibilité de créer une dynamique dans laquelle chacun peut s’engouffrer.
Sophie Girardeau