Entretien en vidéo : 6 conseils pour les recruteur·ses

La pratique de l’entretien en vidéo, qui n’est pas nouvelle, s’est amplifiée ces derniers mois. Conseils aux recruteur·ses pour établir un échange de qualité avec les candidat·es.
Confinements et télétravail obligent, nombre d’entreprises ont mis en place des dispositifs de recrutement full remote, faisant ainsi de l’entretien en vidéo une pratique ordinaire. Sur Teams, Zoom ou Skype, plateformes de visioconférence les plus utilisées, les recruteurs et recruteuses doivent plus que jamais soigner la forme pour une évaluation et un échange de qualité avec les candidat·es.
1. Entretien en vidéo : prévenir les hics techniques
« Les enjeux de l’entretien en vidéo sont les mêmes que ceux de l’interview télévisée : il faut un bon son et une bonne image », résume Thierry Andrieux, fondateur du cabinet de recrutement Humanessence. Les réglages techniques (micro, caméra, éclairage) pouvant prendre du temps, occupez-vous en avant le rendez-vous. Il faut également être conscient du risque de décalage du son et de l’image quand la connexion internet est de piètre qualité. « Ces décalages font que, sans faire exprès, on coupe la parole à notre interlocuteur·trice », pointe-t-il.
L’arrière-plan, le vôtre comme celui de la personne qui postule, est un autre élément potentiellement perturbant. Des candidat·es qui ne souhaitent pas montrer leur intérieur choisissent des fonds d’écran — le résultat est plus ou moins heureux. Si leur choix est légitime, Thierry Andrieux déconseille cependant aux recruteur·ses cette option qui ajoute du virtuel au virtuel.
2. Entretien en vidéo : donner de la sérénité à ce moment
L’entretien en vidéo, comme tout type d’entretien, demande d’être au calme, même visuellement. « Le bruit ambiant, bien qu’il soit compréhensible, et l’environnement inadapté à un entretien, donnent de la nervosité à l’échange », souligne notre interlocuteur. Il s’agit de s’assurer que l’on peut échanger dans la sérénité. « Si la qualité de la connexion n’est pas stable, si l’environnement peut perturber, l’entretien téléphonique est préférable », ajoute-t-il.
3. Entretien en vidéo : structurer l’échange
Une heure ou une heure et demi d’entretien d’embauche en vidéo, cela arrive mais c’est trop long. Pour Thierry Andrieux, la durée maximum est de 45 minutes pour les profils cadres. « Comme lors d’un webinar ou d’un entretien physique, il faut cadrer, structurer, notamment pour éviter de se faire embarquer pas les candidat·es prolixes », précise-t-il.
4. Entretien en vidéo : intensifier sa présence
En vidéo, on perd une partie du langage non verbal. La personne qui recrute doit prêter attention à sa voix et aux expressions de son visage, ne pas avoir peur de le montrer, de face, parfois en gros plan, même si la caméra ne flatte pas son image. Le débit et l’intonation de la voix comptent énormément. « Une voix à la fois posée et dynamique, dont le ton varie, un visage expressif sont nécessaires, pour mener et animer l’entretien, maintenir l’attention, établir un bon contact », poursuit notre interlocuteur.
5. Entretien virtuel ou physique, les bases sont les mêmes
Les bonnes pratiques méthodologiques et relationnelles de l’entretien physique s’appliquent à l’entretien en vidéo. « Présentez-vous et présentez votre société, n’attaquez pas directement sur le poste », souligne Thierry Andrieux. Il s’agit d’éviter l’écueil dans lequel tombe parfois l’écrit avec les courriels et SMS : les échanges lapidaires et parfois cavaliers sont devenus habituels. Restez corporate et professionnel, sans pour autant tomber dans une attitude guindée, même si vous travaillez chez vous.
6. Entretien en vidéo : préserver la qualité relationnelle
L’entretien en vidéo permet à la personne qui recrute d’être davantage productive : plus besoin d’accueillir le ou la candidat·e en lui proposant un café ou un verre d’eau, ni d’obligation de passer un minimum de temps avec le ou la postulant·e qui a fait l’effort de se déplacer. « Quand un profil ne convient pas, on a moins de scrupules à abréger un entretien à distance, ainsi, personne ne perd son temps. Il faut cependant abréger en y mettant les formes, en faisant preuve de finesse relationnelle », rappelle le fondateur d’Humanessence. Ce format gain de temps donne justement du temps au recruteur ou à la recruteuse pour d’éventuels commentaires et conseils aux candidat·es, afin d’améliorer leur candidature ou de réorienter leur recherche.
Sophie Girardeau
Publié le 9 février 2021.